Un chapitre est consacré à l'éducation aux droits de l'homme (27 à 32) et deux recommandations concernent le renforcement des politiques éducatives dans les domaines de l’éducation, de la santé et la poursuite des efforts pour la scolarisation des filles (72 à 77). Par ailleurs, le rapport mentionne la création d’un Conseil national pour l’éducation (13)
B. Actions d’éducation et de sensibilisation du public aux droits humains
27. Le Gouvernement a pris des mesures visant l’éducation et la sensibilisation du public aux droits humains. En 2008, le Plan stratégique 2008-2010 du Ministère en charge des droits humains a été adopté. Ce plan stratégique qui a été prorogé jusqu’en 2011, comporte un programme «éducation aux droits humains» qui prend en compte les acteurs des systèmes d’enseignement formel, non formel et informel, des groupes
socioprofessionnels et des OSC.
28. Concernant le système formel, le processus d’introduction des droits humains dans l’enseignement primaire a été amorcé depuis 2009 par l’élaboration d’un guide pédagogique. Deux sessions de formation de 300 encadreurs pédagogiques à l’utilisation du guide ont été effectuées en 2010. Deux autres ateliers d’intégration des droits humains dans les programmes d’enseignement officiels et deux sessions de formation des formateurs sur
le guide ont été organisés en 2012. Le processus devrait, à terme, s’étendre aux autres ordres d’enseignement.
29. S’agissant du système informel, plusieurs activités de sensibilisation ont été
organisées au profit de la population; c’est le cas de la Semaine Nationale de la Citoyenneté (SENAC) organisée chaque année depuis 2004. Des jeux concours sur les droits humains dans les établissements secondaires et sur le civisme et la propreté à l’école primaire sont organisés chaque année à l’occasion de la SENAC. Des conférences publiques, tournées de cinéma mobile, théâtres forums sont organisés et des spots de sensibilisation sont diffusés
sur les medias publics et privés.
30. S’agissant des groupes socioprofessionnels, des conférences, des sessions de
formation et de sensibilisation sur les droits humains, le civisme et le droit international humanitaire ont été organisées au profit des forces de défense et de sécurité, du personnel judiciaire, du personnel de santé, des enseignants, etc. De 2009 à 2011, 225 Officiers de Police Judiciaire ont été formés sur la Convention contre la torture. Une formation similaire a été assurée au profit de 50 agents de santé en juillet 2012. En outre, des conférences sur cette convention sont organisées chaque année à l’Ecole nationale de police, à l’Ecole
nationale des sous-officiers d’active, à l’Ecole nationale des sous-officiers de gendarmerie et à l’Académie militaire Georges Namoano. De 2010 à 2012 ces conférences ont profité à 120 élèves officiers de l’armée, 300 sous-officiers, 2700 élèves policiers, et 600 élèves
gendarmes.
31. Relativement au renforcement des capacités des OSC, un manuel de formation en droits humains de base et en droits spécifiques (femmes, enfants) a été élaboré en 2009. De 2010 à 2012, 6 sessions de formation des formateurs ont été réalisées au profit de150 représentants d’OSC.
32. On peut également mentionner l’élaboration et la vulgarisation de documents sur les droits humains tels que le Manuel du citoyen, le Code des personnes et de la famille, la Constitution, le Lexique bilingue en langues nationales des termes juridiques et administratifs, des dépliants sur le droit de vote, les droits et devoirs des partis politiques, le mariage et l’enregistrement des naissances. Des actions de sensibilisation et d’éducation aux droits humains sont également menées à l’occasion des journées dédiées aux droits humains telles que la journée nationale du souvenir, de la démocratie et de la promotion des droits humains (30 mars), la journée africaine des droits de l’homme et des Peuples (21 octobre), la journée internationale de la tolérance (16 novembre) et la journée internationale des droits de l’homme (10 décembre). D’autres actions d’éducation et de sensibilisation sur les droits humains sont menées par d’autres acteurs publics.
13. Prévu par la loi n°13-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d’orientation de l’éducation, ce conseil est un organe consultatif chargé d’assister le Gouvernement dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de l’éducation. Ses attributions sont, entre autres, d’émettre des avis sur toutes questions d’intérêt national relatives à l’éducation et à la formation; de dresser des rapports annuels sur l’état de l’éducation au Burkina Faso; d’attirer l’attention du Gouvernement sur les problèmes d’éducation; de formuler des recommandations à l’attention des ministres en charge de l’éducation et de réaliser des études sur toutes questions relatives à l’éducation. Il dispose d’un secrétariat permanent qui est l’organe technique d’appui.
le Gouvernement a adopté de nombreuses politiques et stratégies sectorielles qui contribuent à l’efficacité de son action dans certains secteurs dont celui de l'éducation : le Programme de Développement Stratégique de l’Education de Base, 2012–2021 adopté le 1er août 2012 et la Politique Sous-sectorielle des enseignements secondaire et Supérieur et de la Recherche scientifique 2010–2025 adoptée le 21 septembre 2010.
Les Recommandations n°18 et n°19 portent sur Le renforcement des politiques éducatives dans les domaines de l’éducation, de la santé et la poursuite des efforts pour la scolarisation des filles.
72. Dans le domaine de l’éducation, le Burkina Faso a mis en œuvre d’importants programmes dont le Plan décennal de développement de l’enseignement de base (PDDEB) 2001-2010 et d’autres mesures qui ont permis d’améliorer sensiblement le taux brut de scolarisation au primaire qui est passé de 46,5% en 2001/2002 à 79,1% en 2011/2012.
73. Selon le Bulletin statistique n°01-2012 de l’enseignement de base, en 2011/2012 le Burkina Faso comptait 11.545 écoles contre 10.796 l’année précédente. Le nombre d’écoles privées est passé de 1.965 à 2.279 entre 2010/2011 et 2011/2012. Le nombre de salles de classes a connu une hausse par rapport à l’année précédente passant de 40.912 à 43.661 en 2011/2012, soit 2.749 salles de classes de plus. Cette hausse du nombre de salles de classes est plus importante au niveau du privé 13,1% contre 5,4% au public. Quant au nombre total d’enseignants, il est passé de 45.739 à 48.592 entre 2010/2011 et 2011/2012, soit une hausse de 6,2% par rapport à l’année précédente. Le privé enregistre 9.387 enseignants en 2011/2012 contre 8.263 en 2010/2011. Le ratio élèves/maître en 2011-2012 s’établit à 54,1 contre 54,3 l’année précédente.A/HRC/WG.6/16/BFA/1 17
74. Pour l’amélioration de l’éducation de la fille, une direction de la promotion de l’éducation des filles a été créée au sein du ministère en charge de l’éducation et plusieurs mesures incitatives pour le maintien et la réussite de la scolarisation des filles sont prises. On note: • les plans intégrés de communication pour l’éducation des filles et des femmes qui responsabilisent tous les acteurs locaux pour des actions de sensibilisation; • des mesures incitatives comme le paquet minimum et la prise en charge effective par l’Etat des cotisations des parents d’élèves pour les filles nouvellement inscrites au CP1; • l’appui aux associations des mères éducatrices pour la mise en place des activités génératrices de revenus et l’encadrement de ces associations pour la promotion de l’éducation des filles; • la mise en place des cantines scolaires avec la possibilité de rations sèches à emporter pour les filles; • les symposiums régionaux autour du problème de la scolarisation des filles, donnant lieu à l’élaboration de plans d’actions provinciaux et régionaux pour l’accélération de la scolarisation des jeunesfilles; • l’ouverture d’une maison communautaire pour les filles scolarisées en difficulté à Manga dans la région du Centre-Sud avec pour objectif d’étendre la construction de ces maisons dans les autres régions du pays; • la construction de latrines séparées; • la mise en œuvre du projet BRIGHT dans les 10 provinces les plus défavorisées en matière d’éducation des filles, qui a pour objectif de relever les niveaux d’accès, de maintien et de réussite des filles dans l’éducation.
75. Concernant l’enseignement secondaire, d’énormes efforts sont consentis et ont permis d’engranger des résultats notables. Ainsi, le taux brut de scolarisation est passé de 20,1% pour l’année 2008-2009 à 25,7% pour l’année scolaire 2011-2012. Le nombre d’établissements secondaires publics est passé de 1160 en 2008-2009 à 1578 en 2011-2012. Le nombre d’établissements privés est passé de 700 en 2008-2009 à 919 en 2011-2012 soit 219 établissements en l’espace de quatre ans. Le nombre de salles de classes est passé de 6952 en 2008-2009 à 9888 en 2011-2012. Au total, 10619 enseignants ont été enregistrés au cours de l’année scolaire 2011-2012 contre 7271 en 2008- 2009; soit une hausse de 3348 enseignants. Entre l’année scolaire 2008-2009 et l’année scolaire 2011-2012 la variation du nombre d’enseignants est de 46%, soit 49% au niveau du public et 30% au niveau du privé.
76. Au plan institutionnel, la Direction de l’Education des filles et de la promotion du genre (DEFPG) a été créée au Ministère des enseignements secondaire et supérieur en 2011. Les actions menées par cette direction sont entre autres: • les interventions dans certaines affectations des filles en difficultés, placements dans des foyers d’hébergement, résolution de problèmes de tutorat, etc.; • la mise en place d’un comité national de suivi pour le recrutement paritaire des filles; • l’institution d’un quota en faveur des filles au niveau de l’accès aux cités universitaires et de mesures incitatives pour encourager les filles méritantes; • la réalisation de trois études portant respectivement sur les violences basées sur le genre en milieu scolaire, sur la situation des filles scolarisées au post primaires et au A/HRC/WG.6/16/BFA/1 18 secondaire et sur l’identification des obstacles à l’accès, au maintien et à la réussite des filles au post primaire et au secondaire; • l’élaboration d’une stratégie de plaidoyer pour l’accélération de l’éducation des filles au post primaire et au secondaire
Télécharger le rapport national en format PDF : http://www.upr-info.org/IMG/pdf/a_hrc_wg.6_16_bfa_1_burkina_faso_f.pdf