1 - Les réussites et les défis de l’EPU

Les réussites et les défis de l’EPU
M. Roland Chauville, Directeur, UPR-info

M. Roland Chauville, UPR-Info (http://www.upr-info.org/-fr-.html). UPR Info est une organisation non gouvernementale (ONG) située à Genève, Suisse, qui a pour buts de médiatiser l’Examen Périodique Universel (EPU) et de favoriser la bonne participation des différents acteurs du mécanisme, à savoir les États membres des Nations Unies, les ONG, les institutions nationales des droits de l’Homme et la société civile dans son ensemble. Il convient d’abord de souligner que les États sont l’objet d’un nombre important de recommandations formulées à leur intention. Le 2e cycle (depuis 2013) est l’occasion d’apprécier la suite donnée par les États à ces recommandations qui furent portées à leur attention lors du cycle précédent. À ce jour, près de la moitié des recommandations sont entièrement (18 p. cent) ou partiellement (30 p. cent) mises en œuvre. Par ailleurs, comme il fut dit lors de la session précédente, le risque est bien présent de voir se transformer le discours des États en catalogue de bonnes intentions sans suites. Mais l’EPU se veut un processus qui met en exergue l’importance de droits de l’Homme, l’un des trois piliers de l’ONU avec ceux consacrés à « paix et à la sécurité » et au « développement ». Pour assurer éventuellement le succès de ce dispositif, les pressions exercées par la société civile s’avèrent très importantes. Un certain nombre de difficultés persistantes appellent à des actions correctrices, notamment en matière de : i) renforcement du caractère spécifique des recommandations (35 p. cent d’entre elles le seraient – à titre d’exemple, que l’on songe, par exemple, à des campagnes ciblées de sensibilisation contre les mutilations génitales dont sont victimes les filles et les femmes) de manière à ce qu’elles soient suivis d’actions concrètes de la part des États; ii) cohérence des États en ce qui a trait au suivi à accorder aux recommandations qu’ils formulent d’un cycle à l’autre, ce qui plaide en faveur de la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi; et iii) réduire les effets pervers de la non coopération persistante des États. Aux plans nationaux cette fois, il convient d’insister sur l’importance de veiller à ce que les actions des différentes instances gouvernementales de même que des différents acteurs de la société civile soient bien coordonnées et que l’intérêt pour les dossiers soulevés dans le cadre de l’EPU soit entretenu en permanence. Comme dans de nombreux autres dossiers, le suivi de recommandations de l’EPU commande souvent des ressources humaines et financières conséquentes, d’où l’importance d’associer tous les acteurs à l’ensemble de la démarche.