Les acteurs de l'éducation aux droits de l'homme

Outre les ONG, différents acteurs sont concernés par l’éducation aux droits de l’homme.

1) Les Etats

Les Etats sont tenus de présenter des rapports aux organes de traités selon les conventions internationales qu’ils ont ratifiées, et au Conseil des droits de l’homme dans le cadre de l’EPU. Cependant, il est à déplorer que l’éducation aux droits de l’homme soit très rarement invoquée, et lorsqu’un Etat y fait référence, c’est souvent de manière tronquée en confondant ce droit fondamental avec le droit à l’éducation civique ou religieuse, ou encore avec l’éducation au patriotisme. En réalité, la seule invocation de l’éducation au droit de l’homme se résume souvent à une présentation de la mise en œuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant.

2) Les Comités conventionnels

Les Comités (organes de traités) reçoivent des rapports et les examinent avant de formuler des recommandations. Le problème réside dans le fait que les Comités se contentent souvent des informations fournies par les Etats sans chercher d’informations complémentaires. De surcroît, aucun Comité ne relève la confusion faite par un grand nombre d’Etats entre l’éducation aux droits de l’homme et l’éducation civique. Enfin, lorsque l’EDH est invoquée, c’est uniquement dans sa dimension d’enseignement aux droits de l’homme. Le silence des Comités est d’autant plus préjudiciable que lorsqu’un Etat passe devant l’EPU, le HCDH se fonde majoritairement sur les conclusions des Comités pour élaborer son rapport.

3) Les procédures thématiques ; le Rapporteur spécial sur le droit à l’éducation

Un Rapporteur spécial a été nommé en 1998. De 1998 à 2002, ses rapports se sont centrés sur l’éducation en termes quantitatifs et non qualitatifs laissant ainsi le sujet de l’éducation aux droits de l’homme de côté. Depuis deux ou trois ans, le nouveau Rapporteur spécial commence à prendre en compte cette thématique. Que faut-t-il espérer de la Déclaration sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme ? Il ne faut pas se faire d’illusion, tout ne peut pas changer en un tour de main. Il faut espérer que chaque acteur, dans son rôle accorde plus d’importance à l’éducation aux droits de l’homme, car ce droit fondamental est la porte d’accès à la vie, à la citoyenneté et à la réalisation des droits de l’homme. De par son importance, on comprend la réticence des Etats à participer à la mise en œuvre de ce droit.