Le rapport du Sénégal aborde dès le premier point de droit à l'éducation
L. Le droit à l’éducation
116. L’éducation est un secteur prioritaire pour le Sénégal. C’est pour cette raison que les ressources budgétaires allouées à l’éducation, du préscolaire à l’enseignement supérieur, sont passées de 35 pourcent en 2003, à 37 pourcent en 2004 et à 40 pourcent depuis 2005. La situation des indicateurs de l’Education 2000-2005 publiée par la Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education, indique que le ratio de 33 pourcent du budget de fonctionnement de l’Etat hors services de la dette et hors dépenses communes à allouer au secteur de l’éducation prévu sur la période 2000-2004 a finalement été atteint en 2005 et même largement dépassé pour plafonner à 40 pourcent grâce à une politique volontariste du Président de la République.
117. Par ailleurs, en 2004, le Gouvernement et les partenaires ont dépensé près de 52 millions de dollars (EU) dans l’enseignement primaire en milieu rural. L’apport des ménages, par le biais de leurs contributions aux associations de parents d’élèves, représente 15 pourcent, celui des bailleurs de fonds 6 pourcent et celui des administrations locales 2 pourcent. Le Gouvernement a fait des efforts considérables pour augmenter l’offre d’enseignement primaire dans les zones rurales. Au cours de la période 2000-2004, le Gouvernement a construit 7 109 nouvelles classes primaires et a réhabilité 930 autres.
118. Le Sénégal est caractérisé par une expérience inédite à travers la systématisation des allocations d’études au profit des élèves et étudiants. Ainsi, tout étudiant qui ne bénéficie pas d’une bourse nationale d’étude, se voit automatiquement attribuer une aide universitaire. Un tel système incitatif qui n’était prévu que pour les seuls étudiants de l’enseignement public a été élargi à partir des années 2000 aux élèves et étudiants des établissements privés, établissements qui ont connu un bond quantitatif considérable.
119. Il s’y ajoute, pour la prise en charge de la petite enfance, l’expérience tout aussi innovante de la Case des Tout-Petits mise en œuvre de manière effective depuis avril 2004. Le Gouvernement du Sénégal mène le programme national de la « Case des Tout-Petits » (PNCTP) sur l’ensemble du territoire grâce à l’Agence nationale de la Case des Tout-Petits créée à cet effet. Ce programme vise la prise en charge des petits enfants de 0 à 6 ans issus de milieux défavorisés en leur assurant à la fois l’enseignement, la santé et l’alimentation.
120. En vue de lutter contre l’analphabétisme, le Sénégal a initié des programmes d’alphabétisation fonctionnelle surtout destinés aux zones péri-urbaines et aux zones rurales. Ainsi, en 2005, ces programmes ont permis de former plusieurs personnes et se sont appuyés sur plusieurs catégories de structures, notamment, celles ci-après : a) les Centres d’Alphabétisation Fonctionnelle (CAF) avec 53 pourcent des effectifs, soit 40470 auditeurs ; A/HRC/WG.6/4/SEN/1 page 19 b) les « daaras » (lieux d’enseignement coranique) expérimentales avec 18 pourcent d’auditeurs ; c) les Ecoles communautaires de base avec 15 pourcent d’auditeurs ; d) les Centres d’animation de lecture avec 14 pourcent d’auditeurs.
121. La politique d'éducation du Sénégal en cours d’exécution (1999-2008), s’inspire de la loi d’Orientation 91-22 du 16 février 1991 et s’inscrit dans le cadre du Programme Décennal de l’Education et de la Formation (PDEF) conçu pour le Sénégal, dans le cadre de l’initiative spéciale des Nations Unies pour l’Afrique.
122. Le Sénégal a accepté la demande de visite du Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’éducation, Monsieur Vernoz Munoz Villalobos. Seule reste à préciser la date de ladite visite.