Les bases juridiques de l'EPU

1) Un processus interétatique égalitaire

L’EPU a été créé pour tenter de répondre à l’une des plus vives critiques adressées à l’ancienne Commission, à savoir la sélectivité du contrôle des droits de l’homme laissant les Etats les plus forts à l’abri de toutes critiques. Le mécanisme de l’EPU applique à la lettre le principe de l’universalité des droits humains en mettant en place un contrôle automatique de chaque Etat tous les quatre ans.

C’est un mécanisme interétatique dans lequel les 47 membres sont des Etats et non pas des experts indépendants de tout pouvoir politique comme c’est le cas dans les organes de traités. Les Etats ont souhaité un mécanisme dans lequel ils peuvent discuter entre eux, c’est donc une instance politique de haut niveau.

Au total, l’EPU est un mécanisme d’examen des droits humains coopératif et diplomatique, ce n’est pas un lieu de critiques ou de dénonciations.

2) Les textes internationaux

L’EPU fonde son contrôle sur différentes textes internationaux tels que :

  • La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui contient, sous forme de principes, tous les droits fondamentaux. Cette déclaration n’a pas de force obligatoire, mais elle a aujourd’hui une force morale importante et est considérée en droit international comme faisant partie de la coutume, de par la reprise de cette déclaration dans presque toutes les constitutions des Etats dans le monde.  
  • Les traités internationaux ratifiés par l’Etat examiné sont utilisés pour contrôler la mise en œuvre, par l’Etat, de ses obligations internationales.
  • Les engagements volontaires pris par les Etats. Cette pratique était autrefois uniquement utilisée afin de montrer la bonne foi d’un Etat lors de sa candidature au Conseil, mais elle s’est étendue à l’EPU. Ce sont des engagements que l’Etat prend par écrit de manière volontaire qui participent au suivi de la mise en œuvre de l’EPU.