Identifier les priorités et mobiliser la société civile
1 - Les droits des populations vulnérables par M. Budi Tjahjono, Franciscan International (http://www.franciscansinternational.org/).
Il convient d’associer étroitement la société civile au processus de l’EPU. Il faut que ses représentants soient associés à toutes les étapes de ce processus, de réunir le « vrai monde » à Genève pour discuter des stratégies à employer. Dans une étape ultérieure, il convient de s’assurer d’un suivi attentif en ciblant les enjeux à propos desquels une attention particulière sera requise, ce qui pourrait conduire à d’autres consultations avec les partenaires associés, des représentants gouvernementaux et, possiblement, des Nations Unies. Par la suite, il sera établi une sélection et un suivi des actions à entreprendre afin de contrer, dans certains cas, les violations des droits de l’homme et d’assurer la mise en œuvre effective des recommandations.
2 - L’égalité des genres par Mme Anne Guyaz, Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) (http://www.unwomen.org/fr/csw).
La CSW est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. La CSW est une commission fonctionnelle du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) créée par la résolution 11(II) du Conseil du 21 juin 1946. Outre l’ECOSOC, Mme Guyaz présente d’autres organes onusiens intéressées par les droits des femmes dons le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice. Les inégalités entre les hommes et les femmes furent mises de l’avant à l’époque de la Société des nations (voir : Marbeau, Michel : « Les femmes et la Société des Nations (1919-1945) – Genève, la clé de l’égalité? » in : http://bit.ly/1o2aMFZ), mais ce n’est que lors de la Conférence de Vienne, en 1993, que l’ONU a reconnu l’égalité entre les hommes et les femmes (http://www.ohchr.org/Documents/Events/OHCHR20/VDPA_booklet_fr.pdf). Deux ans plus tard, à Pékin, lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes, le programme d’action qui fut adopté confirma la volonté d’une politique mondiale en matière d’égalité des sexes. Les enjeux actuels relatifs aux droits de la femme sont, entre autres, la division sexuelle et patriarcale du travail, le droit à la propriété foncière, la condition des femmes autochtones, la ghettoïsation des femmes dans la micro entreprise, la santé sexuelle et reproductive. Autant d’enjeux problématiques pouvant faire l’objet de l’EPU. Un autre point d’ancrage est l’« agreed language » - ou langage convenu – qui renvoie à des textes adoptés sans opposition par l’ensemble des États membres et membres observateurs de l’ONU et dont certains peuvent servir la cause des femmes (http://bit.ly/1V6dc1b). D’autre part, une application accessible depuis l’Internet permet de retracer par mots-clés différents sujets liés spécifiquement au genre féminin (http://www.womenshumanrights.ch).
3 - Le droit à l’éducation dans l’EPU par Joshua Cooper, Hawaï Human Rights Institute (http://www.human-rights-hawaii.org/) et coordonnateur de la section anglophone de la formation EPU-CIFEDHOP.
Plusieurs problématiques sociales sont évoquées par le biais de courts films, mais des problèmes techniques lors de l’exposé n’ont pas permis leur incorporation dans ce présent compte rendu. Pour le reste, I’intervenant plaide pour les médias sociaux et l’apparent avantage du récit vivant sur l’écrit dont le présentateur paraît douter de l’efficacité. En annexe à son exposé, M. Cooper joint un document (non daté) sur l’éducation aux droits de l’homme (http://epu-upr.org/epu-upr.org/sites/default/files/HRE-USA%20-USHRN_Stakeholder%20Submission_US-UPR_Sept2014.pdf) préparé par les Éducateurs pour les droits de l’homme et le Réseau des droits de l’homme - tous deux établies aux États-Unis d’Amérique. L’incorporation dans le texte d’exemples de bonnes pratiques permet d’apprécier l’influence des ONG dans le processus décisionnel gouvernemental.
4 - Protéger l’espace de la société civile par Mme. Renate Bloem, représentante de CIVICUS (http://civicus.org/index.php/en/) à Genève.
D’après le rapport 2014 de CIVICUS, 96 pays faisaient face à des problèmes relatifs à des atteintes à la démocratie et à des menaces proférées à la fois par des acteurs étatiques et non étatiques. Un premier constat est celui d’un déficit démocratique dans le monde qui se traduit par des régimes autoritaires l’obsession sécuritaire. À cela, il faut ajouter la croissance des inégalités, la prédominance du marché sur l’humain, la non protection des droits des populations autochtones et des femmes. Pour faire face à ces dangers, il est entre autres proposé d’occuper l’espace public, d’éviter les discours défaitistes, de développer des solidarités horizontales entre les soutiens légaux en ligne, les médias et les blogueurs. CIVICUS s’intéresse de près à l’EPU et, dans ce sens, est intervenu au cours des travaux du Conseil des droits de l’homme en formulant des recommandations « pour créer un environnement d'exploitation sûr et favorable aux défenseurs des droits de l'homme et d'assurer la reddition de comptes efficace pour violations persistantes des droits de l'homme.» (http://www.civicus.org/index.php/en/what-we-do-126/2014-04-25-05-01-37/geneva)
5 - Les droits des peuples autochtones par José Parra, consultant et chercheur indépendant et spécialiste des droits des peuples autochtones.
En toile de fond, on observe une montée des revendications des peuples autochtones et un refus (ou des hésitations) plus ou moins explicites de nombreux États à en reconnaître les droits sinon à les ignorer ou à les réprimer (NDLR). Le contexte dans lequel peut s’inscrire la question autochtone peut se résumer ainsi : la volonté d’assurer la pérennité des trais culturels distinctifs, l’état de dépendance et de marginalisations des populations autochtones et la rapport (sacré) à la terre contre une dépossession historique du territoire. Un long processus onusien de reconnaissance des revendications des peuples autochtones remonte à l’époque de la Société des nations pour aboutir, plus tard, à l’adoption, en 2007, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. En dépit de cette avancée, de nombreux obstacles restent à lever, notamment la question de l’auto-détermination de ces populations, leur participation aux politiques de développement sur leurs territoires ancestraux et des compensations à accorder en cas d’exploitation de ces mêmes territoires sans compter l’accès à l’éducation et aux soins de santé. Ces enjeux majeurs méritent, au même titre que d’autres, d’êtres traités dans le cadre de l’EPU. http://epu-upr.org/epu-upr.org/?q=fr/content/les-droits-des-peuples-autochtones-intervention-de-jose-parra