M. Philippe Dam, Human Rights Watch (http://www.hrw.org/fr). Lorsqu’il est question de la participation de la société civile au processus de l’EPU, il convient de demeurer réaliste : évaluer ce qui de l’ordre du possible et ce qui ne l’est pas. L’EPU est un dispositif d’ordre diplomatique sous le contrôle des États, non pas un dispositif onusien contraignant. L’ensemble des revendications de la société civile ne trouve pas écho au sein de ce processus et les résultats de cette dynamique peuvent être assez décevants. L’intérêt de ce dispositif, en revanche, est qu’il permet de mettre en lumière les obligations d’un État face aux droits de l’homme. En fait, pour les ONG, l’EPU devrait être perçu comme un outil leur permettant une meilleure visibilité auprès des États, notamment en matière des suites à donner aux recommandations qu’elles ont formulées. Les ONG peuvent également miser sur la nature publique du processus de l’EPU, ce qui permet aux sociétés civiles nationales d’être tenues informées de son évolution et des ses enjeux et, si possible, d’interpeler les pouvoirs. Ainsi, au cours du 2e cycle, une des cibles privilégiées devrait être les gouvernements eux-mêmes de manière à les inciter à consulter les ONG en toute transparence, à faire en sorte que les délégations gouvernementales soient de nature pluridisciplinaire et qu’elles s’engagement à prendre en compte les observations de la société civile organisée ainsi que les résultats attendus en matière de mise en œuvre des recommandations. À cet égard, le monde des médias (nationaux et internationaux) peut se révéler très utile en tant que passeur de relais.